aikido
... et ses vagues.

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Avertissements :
  • Les informations contenues dans cette page sont des propositions destinées aux enseignants.
    Leur usage reste sous la responsabilité du pratiquant.

  • Il est rappelé que l'Aïkido comporte des risques et qu'il ne doit être pratiqué que sous la conduite d'un enseignant habilité.

    Cette page propose des réponses, parmi d'autres, à un questionnement fréquent des débutants et les dessins sont délibérément réalisés dans ce but.
     
    Il appartient à chaque enseignant de les reformuler à travers les spécificités de son école et le style de son enseignement.
     
    Cette page est un premier jet, elle est appelée à évoluer.

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    TAISABAKI et IRIMITENKAN

     
    En Asie en général et au Japon plus particulièrement, les arts martiaux d'armes accordent une importance essentielle au rôle du bas du corps : pieds, jambes, bassin.
     
    A l'origine il s'agissait de se mouvoir en situation stressante sur des terrains accidentés et glissants, en portant une armure lourde ... tout en gardant son équilibre. et son souffle. D'où une recherche systématique d'efficacité et de "minimalisme" au niveau des déplacements.
     
    L'Aikido a hérité de cet intérêt et a intégré ces déplacement dans ses techniques.
     
    Deux de ces déplacements sont abordés ici : TaiSabaki et IrimiTenkan.
     

     
    L'usage de ces deux termes n'est pas stabilisé actuellement et leur signification en langue japonaise n'aide guère le pratiquant occidental :
     
    Pour TaiSabaki, voici quelques expressions "formalisées" qui se rapprochent du contexte :
  • tesabaki (te = la main) : "manipulation"
  • tachisabaki = escrime
  • ashisabaki (ashi = le pas) : exercices portant sur les déplacements des pieds (dans les arts martiaux). Il s'agit donc d'un terme générique.
  • Sabaki est également utilisé dans l'art équestre dans une expression qui désigne un bon cavalier.
     
    En passant par une périphrase, le terme pourrait se traduire par "gestion du corps (dans une situation difficile)".
    ... ce qui ne nous avance guère.
     
    Par ailleurs, ce terme peut désigner d'autres déplacements dans différents arts martiaux. Et réciproquement d'autres arts martiaux ont recours à ce déplacement, mais sous une autre dénomination.
     
    En ce qui concerne IrimiTenkan :
  • Irimi signifie "rentrer", de la manière la plus directe.
  • Tenkan signifie "pivoter à 180° ".
     
    Le sens de IrimiTenkan pourrait paraître relativement clair, mais malheureusement ces deux mots peuvent aussi désigner tout autre chose en Aikido (cf. un article ultérieur sur "Omote/Ura et Irimi/Tenkan). D'où le choix, dans cette page, d'accoler les deux composants de chaque terme, afin de bien faire la distinction ultérieurement.
     
    En somme, dans ces deux cas, il s'agit d'un pivot à 180° (dans le plan horizontal) sur le pied avant dans la direction indiquée par le pied arrière. Mais pour TaiSabaki, l'ensemble du déplacement est initié par le pied arrière, tandis que pour IrimiTenkan, il est initié par le pied avant.
     
    De telle sorte que l'on pourrait désigner le TaiSabaki comme étant un changement de garde avec pivot, et l'IrimiTenkan un pivot avec maintien de la garde.
     
    Ces déplacements se pratiquent genoux légèrement fléchis, en s'efforçant de garder le hara au même niveau.

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    TAISABAKI


    Fig. 1
  • La logique du déplacement suppose un départ en Hanmi : le rôle de chaque pied est donc nettement différencié. (ici, le pied droit est devant).
     
    Le centre de gravité est légèrement déporté vers l'avant.
  • Fig. 2
  • Le pied arrière se déplace vers l'avant. Les épaules suivent donc le mouvement du bassin.
     
    Le centre de gravité se rapproche de l'axe du pied avant, qui s'oriente légèrement "en dedans" (donc dans la direction de la future rotation).
  • Fig. 3
  • En prenant appui sur le bowl du pied avant, le corps pivote dans la direction indiquée par le pied arrière (donc ici, pivot dans le sens horaire).
     
    Durant la rotation le pied arrière (ici le pied droit) glisse sous le corps de manière rectiligne, assurant un léger soutien (en général, c'est cette forme qui est pratiquée en Aikido).
     
    Dans d'autres arts martiaux, le pied (ici : pied droit) peut décrire un demi-cercle vers l'arrière (comme la pointe traçante d'un compas) : l'élan donné par le bassin entraîne alors plus facilement le pivot.

  • Fig. 4
  • Le pied droit termine son glissement vers l'arrière.
     
    Le pivot se termine à 180°. La garde s'est inversée par rapport à la garde du début (ici le pied gauche est devant).



  • IRIMITENKAN


    Fig. 1
  • Départ en garde identique à celle du TaiSabaki.
  • Fig. 2
  • Le pied avant se déplace vers l'avant. Le bassin et les épaules ne changent donc pas d'orientation.
     
    Pour le centre de gravité et l'orientation du pied avant : même remarque que pour TaiSabaki.
  • Fig. 1 Fig. 3
  • En prenant appui sur le bowl du pied avant, le corps pivote dans la direction indiquée par le pied arrière (donc ici, pivot dans le sens anti-horaire).
     

     

  • Fig. 4
  • Le pied gauche termine son glissement vers l'arrière.
     
    Le pivot se termine à 180°. La garde ne s'est pas inversée (ici, le pied droit est devant).

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    Cette présentation correspond aux formes de base (déplacements rectilignes). Dans le cadre de techniques d'Aikido, le déplacement peut commencer par une prise d'angle, de sorte que les 180° de la rotation se trouvent répartis sur les deux pas.
     
    Concernant IrimiTenkan dans le cadre de techniques, le premier "pas" est plutôt un réajustement de la distance entre Tori et Uke. Il peut donc se limiter à peu de chose.
     
    Ces déplacements sont présentés ici en Tachi waza. Mais ils se pratiquent également en Suwari waza. Il faut alors prendre garde à bien rassembler les talons sous le corps durant le pivot. (sinon risque d' entorse du genou).
     
    Par ailleurs, dans certains arts martiaux d'armes, les pivots (fig. 3 et 4) sont dénommés "ushiro mawari" (le pivot dans la direction donnée par le pied avant y est également pratiqué, très logiquement sous le nom de "mae mawari").


    Texte et dessins : © Mu - Dépôt IDDN : IDDN.FR.010.0117530.000.R.P.2012.035.42000.
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