... et ses vagues.
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L'ASSIETTE DE L'AIKIDOKA
Les aspects techniques de la nutrition dans des situations
d'effort physique et de récupération étant (fort bien) traités ailleurs
(cf. référence en bas de page, par exemple), restons-en à des considérations de
bona fama (bien traduit du Latin par "de bonne réputation" et mal traduit - héhé -
par "de bonne femme").
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Si les conseils de diététique submergent périodiquement les magazines féminins,
les messieurs, pour leur part, semblent affreusement démunis en la matière.
En tout cas, ce n'est pas un marronnier de la Presse "gros cubes".
Or donc, à prendre Lucy comme point de départ, on constate que, durant 3 999 900 ans environ, le souci principal de 99 % de l'humanité était de ne pas mourir de faim, surtout en hiver, et durant 3 950 000 ans à la louche, les humains se partageaient entre chasseurs de mammouths, peintres rupestres, et affinitaires. Notre monde moderne, motorisé, diversifié, chauffé et repu (pour les chanceux) ne date que du temps d'un soupir (de gratitude). Tout cela pour dire que, de par notre atavisme, le corps doit décider, lorsque commence la digestion, s'il a affaire à un chasseur (qui a besoin de steppe et d'énergie) ou à un artiste (qui a besoin de caverne et de calories). De plus notre mental peut avoir tendance, par référence à nos émotions de nourrisson, à confondre toute peur, indifféremment, avec l'angoisse de la faim. Il faut l'admettre, ce flipflop est actuellement un insondable mystère, qui met probablement en branle notre système neuro-végétatif (orthosympathique et parasympathique), à l'instar du "fight or flight". Autre brouillage de carte : le grignotage. Se mettre à manger déclenche un enchaînement d'opérations qui ne se limitent pas au mécanisme digestif. Manger n'importe quoi n'importe quand, ou sauter des repas si on n'y est pas habitué, désorganise notre horloge biologique, et crée des cercles vicieux anxiété / prise de poids. Certes, des civilisations préconisent un jeûne périodique de 24 h, mais il s'agit là d'un cycle "circadien" complet, qui pose le problème différemment. A ce sujet, le monde indien a accordé une grande importance à la fonction digestive (comme à tous les grands systèmes du corps : respiratoire, éliminatoire etc.). Et la typologie alimentaire ainsi élaborée, résultant de millénaires d'observations par une civilisation contemplative a, en grande partie, recoupé intuitivement les conclusions de la diététique moderne. Mais c'est un mode de vie à approcher avec la plus grande circonspection, (concernant le végétarisme et surtout le végétalisme) vu le nombre de sectes et de charlatans qui papillonnent autour. Ceci dit, un principe indien, d'un abord facile et sans danger, consiste à associer, au cours d'un même repas, les cinq saveurs (salé, sucré, acide, amer et âpre). Avec un peu de chance, on retombe à peu près sur l'équilibre diététique classique. Par ailleurs - mais là on s'embarque dans des hypothèses - chacune de ces saveurs stimule une zone de la langue. Or cet organe est considéré au nombre des "fractales" du corps (qui sont censées représenter le corps dans son ensemble, telles que la colonne vertébrale, le pavillon de l'oreille, l'iris de l'oeil, la plante du pied etc.). Bien des peuples ajoutent le piment à ces saveurs, et les Japonais complètent avec l'"effet moutarde" (le wasabi). Moralité : rajoutez des condiments, des herbes, du germe de blé, de la levure etc. Mummy me souffle de vous vanter les bienfaits de la sauce vietnamienne "pour les nem" : Elle est composée de nuoc mam (saumure de poisson qu'on retrouve dans tout le monde asiatique), sucre, vinaigre et eau. Additionnée de citron, d'échalottes, de feuilles de menthe et de coriandre, elle remplace si bien, mmhhh, les sauces trop grasses. Autre aspect pris en compte par le monde indien : l'influences des saisons. Il n'est pas délirant de supposer qu'aux premières chaleurs ou aux premiers froids, les reins, ces horlogers, aient des difficultés à réorganiser leur planning. D'où des phénomènes périodiques de rétention d'eau qui peuvent aussi perturber la balance. A propos, bien sûr, il faut beaucoup boire d'eau, de préférence entre les repas et chaude. En marge, on ne peut que déplorer le sort réservé, par des esprits bornés et pseudo-scientifiques, à des équipes très sérieuses qui ont voulu, les imprudents, creuser trop tôt le domaine de la chronobiologie. Autre précepte : ne faut pas terminer un repas sur une sensation de faim ou de déplaisir, c'est essentiel. Une suggestion pour perdre du poids : commencer le repas en ingurgitant le plus possible de légumes cuits à l'eau (et la salade cuite ne nécessite qu'une casserole, de l'eau et quelques minutes). Ainsi, outre l'intéret intrinsèque des végétaux, le "bol alimentaire" (son volume, nécessaire à un bon transit intestinal) est respecté. Puis, manger des sucres lents (riz, céréales diverses etc.). Et après seulement, ce dont on a envie, et c'est très important, mais en petite quantité puisque l'on n'a plus faim. Bien frais, et en se souvenant que nous sommes des omnivores. En somme, s'il faut être capable de résister à la faim en cas de nécessité, il ne faut pas, dans le but de maigrir, en faire un système, car il serait contre-productif, sauf à avoir des tendances masochistes. Evidemment, pas de cigarettes et pas d'alcool. Pas d'anxiolitiques et pas d'hormones sauf avis médical compétent (soit les quatre points de militantisme forcené et obsessionnel de l'auteur de ces lignes). Et puis l'état d'esprit joue probablement un grand rôle : en ce domaine comme en d'autres, le plaisir est dans la bouchée présente, pas exclusivement dans la suivante ou dans l'assiette du voisin. Enfin - mais les aikidoka, ces sages, le savent - se souvenir que, pour bien se porter, il faut s'essouffler une fois par jour. Mon pot à crayons : "les dix commandements de la bonne santé" (Ah, et puis si vous voulez la création d'une rubrique "courrier du coeur", dites-le)
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